samedi 13 février 2016

Aux membres de la représentation nationale...

Mesdames et Messieurs les membres de la représentation nationale, faut-il que vous soyez très mal élus et que vous en ayez une réelle conscience pour que vous vous absteniez de venir participer aux débats liés à la révision de la constitution.... Faut-il que vous soyez courageux pour ne pas venir dire votre opposition ou votre adhésion ou même vos doutes d'êtres pensants face à ce traquenard constitutionnel... Votre absence lundi pour l'examen de l'article 1 du projet de loi de révision constitutionnelle constitue, hélas, non pas un haut fait de résistance à un gouvernement que vous n'avez pas le courage de renverser, mais bel et bien une triste habitude, celle du désintérêt profond de votre mission, mission dont vous avez perdu le sens, vous qui pourtant y pensez, paraît-il, chaque jour le matin en vous rasant, coiffant, maquillant (choisissez ça m'est égal). La colère qui m’envahit, n'a d'égale, j'ose l'imaginer pauvre idéaliste que je suis, que la honte qui vous submerge. Mais non, de honte, nulle trace. La lâcheté s'oublie vite, et vous vous accommodez trop facilement de fausses bonnes excuses : "J'avais piscine....". C'est pourtant un triste constat de lâcheté qui résume cette politique de la chaise vide. Lâcheté de l'opposant qui n'aime pas être minoritaire; lâcheté de celui qui soutient effectivement, par son absence, tout en étant contre intérieurement. Mais qui n'ose le dire... Et pourquoi? La réélection serait-elle plus importante que la conscience et les idées? C'est un profond dégoût de vous qui m'habite désormais... Que dois-je continuer d'enseigner à mes élèves, moi qui, chaque année, m’enflamme pour leur faire passer l'idée que la démocratie n'est pas le meilleur mais le moins mauvais des systèmes, qui à chaque cours d'Education Civique essaie de réhabiliter ce qui peut l'être de l'homme politique, de la chose politique? Qui m'efforce de leur faire passer le message que chacun est responsable de ses actes et doit s'engager dans une démarche collective.... Votre absence lundi dernier détruit tout cela encore un peu plus, donne raison aux pourfendeurs du parlementarisme, aux extrémistes et aux abstentionnistes ! Oui, en réalité, vous ne représentez plus la France et les Français. Vous ne représentez réellement que vos propres vanités. Vos ridicules préoccupations vous déshonorent. Indignité nationale. Déchéance. Tels sont les mots qui me viennent. Je ne vous salue pas.

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