samedi 22 octobre 2016

Une forte personnalité ignorée par Clamart où elle vécut, PAULETTE NARDAL


C'est par un mail d'une journaliste de France Ô au service des archives de Clamart, demandant des renseignements sur le passé clamartois de Paulette Nardal, que cette martiniquaise petite fille d'esclave, sort enfin de son complet anonymat chez nous. Cela en dit long sur la capacité d'indifférence et d'étanchéité de la bonne société clamartoise pour toute personne étrangère dans les années 1920-1930.
portrait de P. Nardal, auteur inconnu.
Pourtant, ce fut vraiment une personne remarquable.
En 1920, elle fut la première femme noire à s'inscrire à la Sorbonne où elle obtint une licence d'Anglais. On ne sait pas quand exactement elle s'installa à Clamart, près de la gare, 7 rue Hébert. Son appartement, qu'elle occupait avec certaines de ses 7 sœurs, devint très vite un salon de rencontre d'intellectuels noirs, tant francophones qu'anglophones. Elle créa La Revue du Monde Noir, une revue bilingue et tribune noire qui précéda et inspira le mouvement de la Négritude. Léopold Sedar Senghor y écrivit.
Puis, elle devint attachée parlementaire de députés français noirs. Ensuite, en lien avec la SDN, elle partit en Afrique contrer la propagande italienne contre le Négus. A son retour fin 1939, son bateau fut coulé par un sous-marin allemand. Elle resta invalide des 2 jambes toute sa vie. De retour dans son île, elle donna des cours d'anglais aux volontaires pour partir se battre à Londres et s'occupa d’un mouvement pour le vote féminin. Cette amoureuse de chants et de danses, qui fréquenta à Paris assidument "le bal nègre" donna des cours de chant et anima une chorale de chants militants noirs. Elle ne cessa de répéter cette formule qui devint si célèbre :"Black is Beautiful"
Pourquoi trouver très important de célébrer la présence dans le passé d'une telle personne dans notre cité? Parce que tant de clamartois issus d'autres contrées, d'autres cultures, ont enfin dans notre ville, le droit de voir élever au niveau de célébrités clamartoises, un visage dans lequel ils peuvent s'identifier. C'est la tâche des amoureux de l'histoire de notre ville de faire qu'elle ne soit que la première. Car combien de personnes des deux sexes qui sont restées dans l'anonymat ont vécu ou sont passées dans notre ville mériteraient d'être mises en valeur: artistes, militants, suffragettes, syndicalistes, animateurs associatifs, élus qui n'ont eu que le tort d'être à leur époque, en marge ou opposants?

vendredi 21 octobre 2016

Souriez...

... Vous êtes filmés. Ça y est! La pierre angulaire du programme sécuritaire municipal est en place. La boule blanche qui orne ce lampadaire?
Une caméra de vidéo surveillance de la voie publique qui ne va pas empêcher le délit de se produire, l'infraction de se commettre, mais va la filmer... On sait très bien que la sécurité n'augmente guère avec des caméras. Mais les impôts par contre... Le coût de ce dispositif est à corréler au moins disant des autres services publics dans la ville (notamment scolaires, culturels et sociaux...). Au fait, des textes réglementaires encadrent ce dispositif. Il faut une information claire sur les lieux concernés. Inutile de préciser qu'ici ce n'est guère le cas et que la municipalité est en infraction à ce sujet, si tant est que la caméra filme... Les textes règlementaires sont régulièrement rappelés par la CNIL. En voici les références :

Le code de la sécurité intérieure :
Articles L223-1 et suivants (lutte contre le terrorisme)
Articles L251-1 et suivants
La loi n°78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés
Le code civil :Article 9 (protection de la vie privée).

et un lien intéressant : https://www.cnil.fr/sites/default/files/typo/document/CNIL_Video_voie_publique.pdf

jeudi 20 octobre 2016

Discrimination ?

Nouvelle ballade aux 3F pour continuer à rencontrer les habitants et savoir ce qu'ils pensent des projets de destruction de la cité. Ma conviction est très claire : tous ceux que je rencontre ne comprennent pas pourquoi on veut détruire un lieu rénové et n'y voient qu'une opération destinée à chasser les classes populaires. Plus grave encore, ils assimilent cela à une politique discriminatoire. Les échos autour du "supermarché de l'orient" sont représentatifs de cette conviction. Depuis 2012, le gérant du magasin ne paie plus de bail (non renouvelé) mais une indemnité d'occupation. Les locaux ne sont donc plus entretenus. En effet, il avait été négocié à cette date le transfert de son magasin dans des locaux plus petits, plus chers mais modernes et flambants neufs. Il est déterminé à ouvrir dans ces locaux qui lui étaient de prime abord destinés par le bailleur, les 3F. Mais voilà que pour une raison inconnue, le bail ne lui est pas attribué. Il est pourtant l'unique destinataire du projet de bail, de plus de 50 pages, et c'est avec lui que la négociation a eu lieu. Le changement de municipalité semble déterminant. Des négociations avec d'autres commerces ont eu lieu ces derniers temps. Le "supermarché de l'orient" est un établissement qui a une clientèle fidèle et établie. Il propose à la vente des produits de toutes sortes orientaux ou non, hallal ou non. Il remplit une fonction indéniable dans le quartier. Preuve en est, les 900 pétitionnaires en 15 jours, qui réclament le maintien de ce commerce de proximité essentiel dans le quartier! Eh quoi, ferait-il tâche dans le paysage Clamartois? Pourquoi lui refuse-t-on aujourd'hui un bail qui lui était destiné? N'y a-t-il que Monoprix qui ait droit de s'implanter avec la municipalité de droite extrême? Une réponse claire à ces questions serait que le bail négocié soit enfin attribué. Que cessent également les bruits selon lesquels ce "supermarché de l'orient" est fermé.

dimanche 9 octobre 2016

Libérez la Bibliothèque!

Et, au cœur de la cité de la Plaine, un cri s'est élevé. Trois mots simples, évidents, devant ce paysage désolant : "libérez la bibliothèque!" Jeunes, vieux, femmes, hommes, enfants, de toutes les couleurs, les participants se sont donné la main et ont fait vivre cette exigence, cri du cœur et cri de colère. L'espace d'un instant nous étions ensembles ailleurs. Dans les pages d'un conte, dans les images d'une fable. La PBR se présente comme un nid et à l'intérieur les activités continuaient. Ce nid est aujourd'hui menacé par des palissades, une vraie manie à Clamart....
Les paroles de la famille Schlumberger, les mots de G. Patte, ceux des enfants, des habitants, tous émus aux larmes, ont fait résonner ce qu'est cette bibliothèque. Un espace de liberté et de vie.

vendredi 7 octobre 2016

la Petite Bibliothèque Ronde encore!

On va pas refaire un énième article. On va manifester demain à 14h30 devant la PBR !

mardi 4 octobre 2016

Histoire de Clamart : unir ou diviser les Clamartois?

C'est vraiment la question qui se pose, après l'exposition du 15 au 25 septembre des "amis de Clamart" intitulée "Clamart en personnes," en fait une galerie de portraits de clamartois célèbres. Au premier abord, une manifestation bon enfant et récréative, l'occasion d'une première prise de contact avec l'histoire locale pour certains, et pour d'autres de faire le plein d'anecdotes pour ébahir les amis de passage. Cependant, ne nous trompons pas, l'histoire d'une ville, est un enjeu politique important. Et cette exposition programmée par l'adjoint à la culture, au tourisme et au patrimoine, met en avant une série de personnes politiques, artistiques ou médiatiques pour
en faire les symboles de la ville. Ce faisant, et c'est là où réside toute la manœuvre, elle exclut des pans entiers de l'histoire toute une population dont elle organise l'oubli et l'invisibilité et fait ainsi, en cette période de campagne présidentielle plaisir à un certain électorat. Rien sur le radical Ferdinand Picquart, le premier maire de gauche de la troisième république, qui, en 1905, se battit pour l'école laïque et l'aménagement des lotissements du haut. Rien sur Ernest de St Etienne, l'ouvrier communiste, maire durant le Front populaire, qui vint en aide aux chômeurs et nécessiteux. Par contre, les deux maires bonapartistes sont bien présents: Jean-Pierre Corby nommé en 1800 par le consul Bonaparte et Jules Hunebelle nommé en1856 par le neveu Louis Napoléon Bonaparte.
De plus, ce type d'exposition jette dans l'invisibilité, toute une série de personnes et de faits qui pourtant ont participé à l'histoire de la ville. Comment construire une identité qui unit toute notre communauté dans sa diversité, si l'on exclut de son histoire les luttes et les drames des lavandières et des carriers et la disette de dizaines d'ouvriers agricoles qui en 1793-94, n'avait plus de pain et de vin, victimes des accapareurs?
C.O