mardi 11 février 2014

Contradictions

La visite de M. Berger ce matin au collège Maison Blanche m'a étonnée à plus d'un titre. Je veux lui accorder le bénéfice de sa visite et souhaiter qu'il soit sincèrement convaincu que le collège MB a besoin de moyens supplémentaires, comme tant d'autres d'ailleurs!
Toutefois, je demeure extrêmement partagé et sceptique sur le sens profond de cette visite et, si je ne souhaite pas spéculer sur les arrières-pensées électoralistes qui sont le lot de tous en période électorale, je désire simplement apporter une analyse. 
Étonnement principal lié au fond des choses : M. Berger n'a-t-il pas soutenu  la politique sarkozyste qui a consisté à massacrer l'EN en taillant dans les effectifs à coup de haches (+ de 60000 suppressions de postes tout de même!)? On ne l'a pas entendu à ce moment là... Les conséquences se payent encore aujourd'hui même si, comme dit précédemment, l’hémorragie est stoppée.
On ne peut que s'étonner de l'incohérence qui consisterait à réclamer pour soi (entendez Clamart) plus de  moyens et, pour le pays, moins de profs... Cette contradiction révèle, au choix, l'inconséquence d'une réflexion à courte vue, l'incompétence liée à l'impossibilité de passer de la micro à la  macropolitique ou un choix assumé de défendre sur un territoire des privilèges particuliers. Que des mauvaises raisons en somme.
L'inconséquence majeure c'est d'avoir soutenu une politique particulièrement injuste durant des années et de se rendre compte plus tard et quand c'est opportun, des dégâts qu'elle a causé et cause encore.
Soyons clairs : 
Je cite ici des chiffres de source syndicale et ministérielle concernant les académies Paris Créteil Versailles :  Les créations d’emplois cette année(+100) comme l’an dernier (+400) sont notoirement insuffisantes pour compenser la hausse des effectifs et les suppressions massives depuis 2007 ( -2521).
La quasi-totalité des 100 emplois ne servent pas dans la réalité à compenser la hausse démographique mais à financer les conséquences du rétablissement de l’enseignement en histoire-géographie en Terminale S (50 emplois), l’informatique en CPGE (20 emplois) et la décharge dans les établissements retenus par le Ministère au titre du cœur de cible de l’Éducation prioritaire (24 emplois). Au final, il ne reste que 6 emplois pour compenser la hausse de 3037 élèves, soit 1 emploi pour 500 élèves !
La situation actuelle, loin d'être de la seule responsabilité du seul gouvernement de MM Hollande-Ayrault , est l'héritière d'une décennie de casse du Service Public d'Education Nationale et en particulier sous la présidence de M. Sarkozy. Si c’est cette idée que M. Berger veut bien défendre par sa présence (courte il est vrai),  alors il est d'accord avec nous. Sinon...il est en contradiction avec lui-même, me semble-t-il.

mardi 11 février, 8 heures

Mardi 11 février 8 heures... rassemblement devant le collège Maison Blanche pour protester contre les moyens insuffisants alloués à cet établissement comme à tant d'autres en ZEP ou non en Île de France. Certes l'hémorragie de postes initiée par le précédent pouvoir est arrêtée. Néanmoins les moyens demeurent insuffisants. partout les bahuts craquent devant une hausse démographique pourtant prévue. Partout les effectifs sont pléthoriques et les options menacées. Les faibles créations de cette année ne couvrent guère les besoins. Ils permettent à peine de compenser le retour de disciplines supprimées sous Darcos-Chatel.
Les besoins sont pourtant bien réels : considérez l'impossibilité qu'il y a  à remplacer un professeur correctement absent;l'impossibilité de dédoubler ou d'assurer les heures statutaires par discipline. Chaque année, le même constat et la même réponse.
L'ensemble des responsables politiques locaux (entendez par là les élus les plus connus : P. Kaltenbach, sénateur-maire, V. Gazeilles, conseiller municipal et conseiller général, J.D. Berger conseiller municipal et conseiller régional) se sont manifesté à cette occasion. Nous ne polémiquerons pas sur les arrières-pensées ou les incohérences en la matière, quoique l'envie nous en démange... : il est essentiel que, par-delà les clivages politiques, la mobilisation soit unanime pour modifier concrètement les moyens. Permettez-nous d'être déçus devant la petite cinquantaine de présents. Félicitons les personnels pour leur forte mobilisation (80% de grévistes ce jour). Et luttons.
Messieurs Gazeilles et Kaltenbach échangent avec les parents et les enseignants
P.Kaltenbach, V. Gazeilles et des enseignants

M. Berger et des membres de son équipe, arrivés quelques instants avant la fin du rassemblement

Messieurs Aubineau et Kaltenbach parmi la petite cinquantaine de participants


P. Kaltenbach, G. Aubineau, des responsables de fédérations de parents, des enseignants

samedi 8 février 2014

Gratuit?

Jean Didier Berger a promis un programme à coût  zéro. Bon... donc, zéro le coût de l'enfouissement de la ligne HT. Comprenez plutôt : on enfouit et on paye 20 millions. Puis on vend les terrains qui ne nous appartiennent pas (la forêt), pour les valoriser.... LOL.
Même si les terrains appartenaient à la ville, quel Clamartois voudrait raser les espaces  forestiers situés sous (et peut-être un jour "sur") la ligne. Et, alors que les bureaux vides inondent les Hauts de Seine, quelle certitude de valorisation?
Idem pour le programme haute technologie prévu et décrit par le tract de ce jour. Installation sur toute la ville (on a bien dit toute la ville, M. Berger, y-compris les cités HLM gérées par Clamart Habitat?) de la 3G, 4G, du WI-FI, de la fibre.. Tout ça sans dépenser un euro de plus d'impôt! Mettre des capteurs pour signaler les places (comme à Vélizy 2 : coût de l'opération?????) On le prend où l'argent, au dépend de quel poste budgétaire?
M. Berger nous prend pour des gogos : concernant les réseaux, de deux choses l'une : soit les réseaux sont publics et ça coûte de doter la ville et chacun des dernières avancées technologiques dont on sait qu'elles seront obsolètes dès la mandature suivante.... Soit les réseaux sont de la responsabilités des opérateurs eux-mêmes, pour la plupart privés, et la ville n'a pas le pouvoir de réaliser ce programme. M. Berger connaît la réponse : peut-on lui suggérer de la dire honnêtement?
Quant aux propositions sur la plateforme numérique municipale, elle  est juste incohérente. Cette plateforme existe déjà pour la plupart des éléments suggérés et je tiens à dire que le portail famille, s'il facilite la vie de beaucoup, complique aussi la vie de tant d'autres qui ne maitrisent pas, faute de moyens ou faute de formation ces modalités : la fracture numérique est un élément d'inégalités sur lequel Berger ne dit rien.
Je ne parle pas de l'observatoire numérique de la délinquance : de quoi s'agit-il? Motus! D'un fichier? Aucun fichier ne peut être créé de la sorte par une collectivité territoriale. Si tel était le cas, nous saisirions la CNIL avant même l'examen d'un tel projet. Sinon, d'enregistrements? Les libertés individuelles sont ici gravement menacées, une fois de plus...

Jaurès

2014 année Jaurès. Pour l'occasion, parution d'une biographie scientifique qui fera date, car écrite par deux des meilleurs spécialistes, Gilles Candar et Vincent Duclert. Jaurès actuel? Une seule citation si besoin était de le prouver : " ... Il faut que le socialisme soit supérieur à la société d'aujourd'hui non seulement par la supériorité du but qu'il se propose, mais par la supériorité des moyens qu'il emploie contre la société elle-même. Il faut que ce soit à force de vertu  -au sens social et libre du mot-, à force de respect du travail, de fidélité à la parole, de solidarité agissante héroïque, de culture de la pensée et de la volonté, que nous fassions la preuve qu'étant déjà au-dessus de la société d'aujourd'hui par les moyens selon lesquels nous combattons, nous élevons une société supérieure." A méditer par beaucoup de politiques....


Bahuts en grève

Comme prévu, et comme je le laissais sous-entendre dans un récent article sur les moyens scolaires, les annonces dans les établissements scolaires des moyens affectés à la prochaine rentrée scolaire ont lancé un mouvement fort de contestation, évidemment pas relayé par les médias qui préfèrent dégoiser sur les rumeurs sans aucun recul (ça fait du buzz) ou sur les JO.
Pour info plus de 20 établissements du secondaire étaient en grève cette semaine et Clamart n'est pas épargnée. Les DHG à Monod ont lancé un mouvement de grève et, au collège Maison Blanche,  les associations de parents unies, ainsi qu'un nombre significatif d'enseignant appellent à la grève et à la manifestation mardi 11 à 8 heures devant le collège.
Il faut faire masse et bloc pour réclamer et obtenir des moyens supplémentaires. Il faut que les établissements soient solidaires les uns des autres. Les problèmes des établissements se répercutent sur les établissements voisins. On voit bien que le désengorgement de Maison Blanche collège saturé durant de nombreuses années s'est fait sur le collège Rabelais de Meudon via un changement de carte scolaire. Depuis les DHG à MB sont catastrophiques et à Rabelais les capacités d'accueil sont dépassées. Il n'y a donc aucune cohérence d'ensemble qui permettent d'offrir à tous une entrée en 6ème dans des conditions satisfaisante avec un droit aux options et aux aides  que les textes statutaires prévoient pourtant...Inscrire son enfant en allemand dans une école clamartoise devrait permettre aux enfants de faire "bilangue" en 6è puisqu'il n'y a plus de LV2 allemand en 4è. Or  les places sont réduites. De la même manière, les effectifs globaux sont désormais de 28 à 31 dans tous les niveaux et tous les collèges. Les victimes sont les élèves les plus fragiles qui voient les heures d'aide et soutien disparaître au profit du maintien des rares options (Latin, Classe Européenne dans le meilleur des cas) ou au profit d'effectif acceptable.
L'explosion des heures supplémentaires demandées aux profs pour effectuer les services, démontre bien l'incohérence du système qui préfère payer des personnels à des taux plus élevés que de créer les emplois nécessaires, sur la base du dogme de la "Fonction Publique pléthorique".
De plus la dotation départementale pour financer les projets CIEL du CG 92 est en baisse. y aurait-il au sein du département un financement moindre quand le ministre est à gauche, ou se prétend de gauche? Mauvais esprit la mouette? Voire...
Quoiqu'il en soit les moyens affectés aux établissements du secondaires sont notoirement insuffisants et doivent être revus. En attendant, TOUS DEVANT MAISON BLANCHE  mardi  11 à 8 heures.
Du bruit!!!!!!

mardi 4 février 2014

jour de colère

Cet article n'est pas lié aux municipales, à première vue. Sauf que...
Colère face à ces projets de lois liberticides qui éclosent en Espagne et témoignent d'une Union Européenne à l'agonie tant sur le plan économique que politique désormais.
Colère face aux menteurs bruyants et  fascisants qui manifestent sous des calicots mensongers et délirants sur le thème "fin de la famille" et théorie du genre. C'est leur droit de manifester en démocratie et on leur accordera au moins la cohérence idéologique, quant à eux...
Mais la colère la plus importante vient du renoncement d'un gouvernement qui ne tient plus que par l'impuissance et l'inaction, de revirements en trahisons. Alors, le virage libéral n'a pas suffi au plan économique? Il faut maintenant renoncer sur les valeurs mêmes de la gauche au plan sociétal? Se coucher face aux fachos? Mais que sert-il à Valls d'ameuter la gauche et de l'haranguer à se reprendre, si c'est, pour le lundi, renoncer et faire volte face? Colère!
La vérité c'est que la gauche de gouvernement les yeux rivés sur les sondages, songe aux Municipales et croit pouvoir sauver les meubles. C'est l'inverse qui se passera! Le peuple de gauche n'accorde plus aucun crédit à Hollande, Ayrault et au PS pour satisfaire ses espoirs et ses vœux de justice sociale et de liberté. Aucun courage politique, aucune cohérence idéologique. la gauche est morte ce week-end.
Ces termes nous les employons depuis  plus de 10 ans maintenant et c'est 2002 qui recommence! A force d'agoniser, à force de mourir, le blessé sent le cadavre et ça sent mauvais!
Parce que nous croyons aux valeurs de la gauche nous combattrons d'abord Berger et les tenants de l'idéologie nauséabonde qui nous inonde. Mais les responsabilités d'une certaine gauche, d'une "droite" qui ne dit pas son nom sont clairement engagées.

dimanche 2 février 2014

Et les copyright M. Berger?

M. Berger est très occupé par ses activités de directeur d'une société immobilière d'économie mixte qui crée des centre-villes ex-nihilo, comme au Plessis-Robinson, peut-être sur la base de plans fournis par Disney et compagnie... Il est si occupé qu'il n'a pas le temps d'élaborer un programme clamartois et qu'il va se fournir ailleurs. Ainsi, des pans entiers de son programme sont des "copier-coller" de programmes issus d'ailleurs. Du Plessis-Robinson,  bien sûr, mais aussi du programme de NKM pour Paris : là, il le cite directement sans se préoccuper de le réécrire. Après tout, ce qui vaut pour Paris vaut certainement pour Clamart.
Il va se servir aussi à Rueil-Malmaison, d'où il s'inspire pour sa nouvelle organisation des NAP en matière de rythme scolaire. Ainsi, M. Berger et son équipe s'épargnent-ils le temps de la réflexion et de la concertation. Le temps
c’est de l'argent?

Rythmes scolaires

La question des rythmes scolaires est au cœur de la campagne des Municipales en lien avec les préoccupations nationales. La liste Clamart Citoyenne a publié, ce week-end, un tract exprimant ses propres positions. Après explications de textes nourries, -c'est cela aussi la démocratie participative et critique-,  je peux dire que je partage sur le fond les positions de cette liste quand aux objectifs d'une réforme éducative, même si, sur la forme, je suis plus circonspect. Je pense qu'il est tout de même nécessaire de revenir sur les faits :
La décision de faire passer la semaine d'école des enfants à 4 jours est une décision sarkozyste, quasi présidentielle, à une période où le Président de la République pensait pouvoir établir les programmes scolaires lui-même (sur ce dernier point, rappelez vous les polémiques sur les programmes d'histoire). Cette décision que la gauche avait combattue, il était logique qu'elle s'en saisisse une fois arrivée au pouvoir.
Le passage à 4 jours a  en effet condamné nombre d'activités éducatives autres que le fameux trio des apprentissages fondamentaux chers à certains : "lire - compter - écrire" dans l'ordre que vous voudrez, on s'en tape! Exit donc les apprentissages artistiques, sportifs, civiques, créatifs au profit du-dit trio. Faute de temps. Résultat : une journée d'école où l'apprentissage ressemble à du gavage. Je ne critique pas ici les enseignants qui ont fait ce qu'ils ont pu avec ce qu'ils avaient comme moyens et injonctions.
Cette politique fut menée en parallèle avec une restrictions drastiques des moyens humains et financiers, surtout envers  les dispositifs d'aides aux défavorisés, comme le sont les RASED notamment. C'était une simple mesure d'économie budgétaire participant de la prétendue réforme des politiques publiques (RGPP), c'est à dire,  dans le texte, la casse programmée des services publics.
Le retour aux 9 demi journées est censé rétablir un certain nombre d'activités bizarrement nommées "périscolaires". Comme si le scolaire était forcément la contrainte et le non-scolaire la respiration... Passons...
Le problème des conditions de ce retour aux 4 journées et demi c'est qu'il se fait à moyens nationaux constants  faisant porter la charge de l'organisation nouvelle aux municipalités.  Ce que dénonce la droite avec une mauvaise foi effarante de la part des responsables d'une telle situation initiale! Le constat après deux ans de pouvoir de Hollande et Peillon, c'est qu'ils sont globalement sur la ligne précédente en ce qui concerne les moyens et la philosophie générale,  malgré l'arrêt des suppressions de postes. De tout cela, et de l'éducation en général, j'avais déjà abondamment parlé en son temps : voir sur le site lamouetterouge.blogspot.fr (année 2010 ou encore page "éducation") ou sur le vieux site lamouetterouge.fr (dans les archives...) et chercher.... Ou plutôt, laissez tomber je vous ferai une compil' un de ces jours. Mais bref, c'est anti PISA et compagnie!

Pour ma part, j'aurai préféré que Clamart Citoyenne rappelle cette situation au lieu de concentrer le constat sur les problèmes rencontrés dans les écoles clamartoises et sur la concertation " à marche forcée". Or, même si elle peut paraître insuffisante et biaisée, la concertation menée a néanmoins eu lieu dans cette ville. Je ne décerne pas un satisfecit béat par ce texte.
J'aimerais bien savoir, comme tout le monde, ce que seront les NAP, avec qui ils auront lieu etc. Je constate avec effarement que Peillon a autorisé le recrutement par les municipalités de n'importe qui sans aucune garantie de formation. Je constate comme tout un chacun que réussir les NAP, c'est dégager des moyens financiers et humains. C'était au gouvernement de prévoir le recrutement de professeurs de formations artistiques ou sportives et non aux communes de jongler avec leur assos et étudiants. De ce point de vue, comme beaucoup, je ne suis pas rassuré. Mais j'aurais plus envie de taper sur Sarkozy, Hollande et consorts que sur Kaltenbach et Ramognino en l'occurrence. Tiens au fait il dit quoi Berger là-dessus? :

1/ Il dit que ce sont les associations qui auront pour tâche de remplir ces activités. C'est à mon sens totalement aberrant et participe à une dérive bien connue qui menace réellement l'école publique aujourd'hui, la délégation de service. Si ses mentors politiques n'avaient pas détruit l'école on n'en serait pas là!

 2/ Remise en cause du caractère périodique de ces activités : le but ? Que les gens puissent partir en WE. C'est ça le rythme de l'enfant???
Je cite : " Si le scénario retenu pour les écoles élémentaires (1h30 deux fois par semaine) ne donnait pas satisfaction, nous proposerons la mise en place de ces activités le vendredi après-midi sur un créneau unique de 3h, de 15h à 18h. Cette solution, mise en place à Rueil-Malmaison par exemple, permet de faciliter les départs en week-end, représente une solution économique pour la municipalité et permet aux associations de retrouver un créneau complet de 3H le vendredi qui compense celui qu’elles ont perdu le mercredi matin." Encore un programme de classe. Qui part en WE monsieur Berger?

Pour ma part je considère qu'il est urgent de redonner aux écoles les moyens de remplir toute leur mission en réduisant les effectifs, en vaquant le mercredi et en bossant le samedi matin. Et tant pis (restons polis) pour ceux qui partent en week-end!