mercredi 11 novembre 2009

Grand Paris et petits élus.

L'annonce par le Président de la République il y a quelques mois de ses ambitions pour l'émergence d'un "Grand Paris" a fait naître un débat salutaire; Elle a aussi permis de dévoiler quelques ambitieux et le lien avec la démocratie locale est évident.
Si le Grand Paris c'est de parvenir à former un aménagement du territoire cohérent autour du pôle parisien qui est déjà et depuis longtemps un fait c'est évidemment indispensable. Si c'est vouloir recentraliser toute une série de décisions qui sont aujourd'hui dans les girons des élus locaux c'est problématique. Qu'il faille parfois imposer aux élus locaux certaines règles cela va de soi... Pour prendre un exemple, la loi SRU imposait un certain pourcentage de logement social aux communes... Cela avait pour but d'équilibrer la répartition de ce logement et d'en éviter une trop forte concentration. Il va de soi que ce type de règles est immédiatement décriée, contournée, et finalement non appliquée dans les communes de droite. Au nom de la démocratie locale, de la particularité de telle ou telle commune (de Marnes la Coquette à Neuilly, du 5è arrondissement de Paris à Maisons-Laffitte, on connaît bien ce problème....).
Les mêmes viennent nous expliquer que l'Etat doit prendre ses responsabilités et imposer tel grand métro circulaire, avoir la maîtrise de l'EPAD au détriment des communes sur lesquelles La Défense s'étend, du département concerné et de la région : autoritarisme. (Voir sur ce point l'article sur le blog de Vincent Gazeilles : ici )La grossière tentative d'élection-nomination de Sarkozy-le fils-, à l'EPAD n'est qu'un épisode supplémentaire et une illustration de cet autoritarisme. Pour les supplétifs du pouvoir, oser, dans ce contexte, parler de démocratie locale insuffisante relève d'une telle audace qu'elle pourrait faire rire si le sujet n'était important. Leurs pratiques les condamne à se taire et surtout à ne pas faire la leçon à leur tour.

A l'inverse, si s'opposer au Grand Paris c'est défendre un potentat local, il n'y a pas là non plus de quoi s'enorgueillir. Nombre d'élus n'ont peur que de perdre leurs attributions, et leurs rétributions.

Il y a pourtant autour de ce débat des enjeux importants : qui va décider, comment les citoyens pourront-ils s'exprimer si les aménagements importants relèvent d'établissements publics composés de personnalités nommées et non élues? Le fond du problème c'est évidemmentcelui de l'échelon décisionnel pour la définition du projet d'ensemble, et c'est à cela que certains veulent réduire le Grand Paris. Mais ce n'est pas le seul aspect : les citoyens doivent pouvoir directement ou par leurs représentants, non suelement être consultés mais décider des éléments qui les concernent en premier lieu. La démarche initiée au départ par le Maire de Paris, invitait les acteurs politiques de tous bords à réfléchir et à conduire le projet. L'appropriation par l'Etat ne peut être qu'annonciatrice d'un pilotage technocratique.
Les communautés de communes ont déjà créé un nouvel échelon dont le caractère démocratique est tout relatif. Certes, elles sont l'émanation des communes élues. Certes, elles ont un intérêt de mutualisation. Mais enfin, elles éloignent une fois de plus le citoyen de la décision. Comment leurs compétences sont-elles définies? Toutes ces questions doivent être posées dans le cadre du débat sur la démocratie locale. Il aurait été plus pertinent pour la droite de participer à ces débats plutôt que d'en dénoncer le caractère gauchiste... On rêve.

mardi 10 novembre 2009

A propos de démocratie

Démocratie, j'écris ton nom. Tous les camps de la vie politique clamartoise n'ont plus que ce mot à la bouche : démocratie locale. Il en va de la démocratie locale comme de la nationale : la démocratie a plusieurs temps et plusieurs formes. Le temps des élections donne une légitimité forte. Certains se contentent d'être élus et expliquent que leur légitimité les y autorise. D'autres invitent les citoyens au débat et proposent d'autres formes d'expression démocratique entre les élections. La forme des conseils de quartiers initiée par l'actuelle majorité, est un de ces modes alternatifs. Qu'ils soient imparfaits, sans doute. Que l'on puisse les améliorer, c'en est la conséquence... Qu'ils ne puissent sur de nombreux sujets être décisionnaires, cela semble toutefois évident. Que n'entendrait-on si ces conseils pouvaient prendre des décisions contraires aux votes des citoyens? Rappelons aussi que prime l'intérêt général sur les intérêts particuliers. La question est donc double : comment faire de ces assemblées des lieux de réel débat démocratiques, représentatifs et ayant un rôle réel, et comment néanmoins respecter l'expression du suffrage (qui je le rappelle s'exprime localement à gauche à Clamart...)?
La droite clamartoise qui réclame plus d'autonomie d'action et de vie pour ces conseils s'en est pourtant bien passée lorsqu'elle gérait la ville. (On est habitué, avec la droite clamartoise, à la critique systématique : on retrouve le même syndrome avec le Clamibus, la fête des Petits Pois etc.)
La délégation à la démocratie locale, le lien avec les associations, le forum de la démocratie locale sont des initiatives qui montrent que le thème est vivant à Clamart. La droite a beau jeu d'y voir des paravents et des écrans de fumée. Il n'y a pas de fumée sans feu et les communes où ces conseils et ces forums n'existent pas peuvent en témoigner. Quant aux associations, nombre de communes en pratiquent le noyautage systématique. A Clamart, n'en déplaise aux grincheux, la ville vit, et vit de plus en plus.
Que la démocratie ne soit pas parfaite c'est aussi vieux qu'elle. Aristophane déjà, dans Les Acharniens, en 425 av JC, se plaignait du désintérêt de ses concitoyens. Je ne veux pas le récupérer mais je veux seulement qu'on y songe. "Et moi , toujours le premier, j'arrive à l'Assemblée. Et comme je suis seul, je soupire, je baîlle, je m'étire et je rêve aux champs."
Que les représentants soient imparfaits c'est une telle banalité qu'il est inutile de s'y attarder. Les attaques contre la personne même du Maire, qu'on est libre de ne pas apprécier par ailleurs et dont on peut légitimement critiquer l'action si l'on est en désaccord, n'affaiblissent que ceux qui les formulent lorsqu'elles ne s'attachent qu'à vouloir déprécier la personnalité ou le caractère.
C'est pourquoi je termine par une photo de Clamart en travaux. Place de la mairie : à ceux qui par avance critiquaient, pêle-mêle, les nuisances, le manque de concertation présumé (forcément) on objectera : un espace rendu au piéton, une place bien plus large et qui poursuit à mon sens avantageusement l'espace piéton de la rue Jaurès.