L'annonce par le Président de la République il y a quelques mois de ses ambitions pour l'émergence d'un "Grand Paris" a fait naître un débat salutaire; Elle a aussi permis de dévoiler quelques ambitieux et le lien avec la démocratie locale est évident.
Si le Grand Paris c'est de parvenir à former un aménagement du territoire cohérent autour du pôle parisien qui est déjà et depuis longtemps un fait c'est évidemment indispensable. Si c'est vouloir recentraliser toute une série de décisions qui sont aujourd'hui dans les girons des élus locaux c'est problématique. Qu'il faille parfois imposer aux élus locaux certaines règles cela va de soi... Pour prendre un exemple, la loi SRU imposait un certain pourcentage de logement social aux communes... Cela avait pour but d'équilibrer la répartition de ce logement et d'en éviter une trop forte concentration. Il va de soi que ce type de règles est immédiatement décriée, contournée, et finalement non appliquée dans les communes de droite. Au nom de la démocratie locale, de la particularité de telle ou telle commune (de Marnes la Coquette à Neuilly, du 5è arrondissement de Paris à Maisons-Laffitte, on connaît bien ce problème....).
Les mêmes viennent nous expliquer que l'Etat doit prendre ses responsabilités et imposer tel grand métro circulaire, avoir la maîtrise de l'EPAD au détriment des communes sur lesquelles La Défense s'étend, du département concerné et de la région : autoritarisme. (Voir sur ce point l'article sur le blog de Vincent Gazeilles : ici )La grossière tentative d'élection-nomination de Sarkozy-le fils-, à l'EPAD n'est qu'un épisode supplémentaire et une illustration de cet autoritarisme. Pour les supplétifs du pouvoir, oser, dans ce contexte, parler de démocratie locale insuffisante relève d'une telle audace qu'elle pourrait faire rire si le sujet n'était important. Leurs pratiques les condamne à se taire et surtout à ne pas faire la leçon à leur tour.
A l'inverse, si s'opposer au Grand Paris c'est défendre un potentat local, il n'y a pas là non plus de quoi s'enorgueillir. Nombre d'élus n'ont peur que de perdre leurs attributions, et leurs rétributions.
Il y a pourtant autour de ce débat des enjeux importants : qui va décider, comment les citoyens pourront-ils s'exprimer si les aménagements importants relèvent d'établissements publics composés de personnalités nommées et non élues? Le fond du problème c'est évidemmentcelui de l'échelon décisionnel pour la définition du projet d'ensemble, et c'est à cela que certains veulent réduire le Grand Paris. Mais ce n'est pas le seul aspect : les citoyens doivent pouvoir directement ou par leurs représentants, non suelement être consultés mais décider des éléments qui les concernent en premier lieu. La démarche initiée au départ par le Maire de Paris, invitait les acteurs politiques de tous bords à réfléchir et à conduire le projet. L'appropriation par l'Etat ne peut être qu'annonciatrice d'un pilotage technocratique.
Les communautés de communes ont déjà créé un nouvel échelon dont le caractère démocratique est tout relatif. Certes, elles sont l'émanation des communes élues. Certes, elles ont un intérêt de mutualisation. Mais enfin, elles éloignent une fois de plus le citoyen de la décision. Comment leurs compétences sont-elles définies? Toutes ces questions doivent être posées dans le cadre du débat sur la démocratie locale. Il aurait été plus pertinent pour la droite de participer à ces débats plutôt que d'en dénoncer le caractère gauchiste... On rêve.
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