mercredi 11 avril 2018

Trompe l'oeil etc

"Trompe l'oeil"... Telle est l'une des expressions retenues par les architectes du projet Hunebelle pour définir et illustrer leur projet; Rarement terme fut si pertinent! Car en effet, c'est bien d'un projet en trompe l'oeil dont il s'agit...Voire même d'une gigantesque tromperie, si j'ose dire.
Première arnaque : l'utilité présumée du projet. Pour le justifier, le maire a, une fois de plus, dénoncé l'abandon dont la ville aurait fait l'objet en matière d'équipements sportifs. C'est un classique et cela ne trompe plus personne. Rappelons les constructions du DOJO, de la nouvelle piscine, du gymnase du Petit Clamart, du gymnase Le Pennec, du mini tennis, du complexe de La Plaine. Bref... Un propos politicien inutile.
Pour renforcer cette utilité présumée, le maire change donc d'échelle et prétend inscrire Clamart dans on ne sait quelle course à l'attractivité à l'échelle de l'agglomération, comme si les villes étaient des concurrentes au sein d'un marché de l'équipement! Il faut "tirer Clamart vers le haut", dixit Berger. La faire grossir, encore et encore, et cela nous rappelle les propos tenus sur France Culture où il nous justifiait doctement la vente de la place de la gare par le Brexit! Mais attention, à la fin, la grenouille éclate non? Ce projet est démesuré et ne répond pas aux besoins des Clamartois. J'en veux pour seule preuve, le fait qu'on nous le présente enfin comme un projet unique à l'échelle régionale : "le "stade indoor que toute l'Île de France attendait! (Le monde nous l'envie non?)
Non, les Clamartois veulent une piste d'athlé rénovée et des tribunes éventuellement rafraichies...
Au lieu de quoi on leur présente un projet de 50 millions qui ne s'inscrit que dans une vaste refonte du centre-ville avec (accrochez-vous ça déménage) : rénovation de l'hôtel de ville, de la rue piétonne (qui a 15 ans...), du centre Desprez (aaaah le monoprix!!!), du marché du Trosy, du centre administratif, l'implantation d'arbres rue de Meudon, pour une "forêt au centre ville" (mon dieu... le jour où deux rangées d'arbres feront forêt!). Ajoutez-y l'enfouissement de la ligne HT et le tramway et les travaux de l'ex piscine... Bref, les habitants n'ont qu'à bien se tenir : les grues, ça ne fait que commencer. De toutes façons, "la ville ne leur appartient pas!" (Oui d'accord, mais ils paient leurs impôts!)
Sur le projet lui-même (affreux mais chacun ses goûts), on ne pourra pas reprocher la tentative d'insertion dans le site. Les architectes ont été "frappés" par l'aspect "nature dans la ville" du site et ont voulu préserver cette "ambiance de clairière". Nous, on voudrait garder la clairière et pas juste l'ambiance! Trompe l’œil donc, et maquillage du béton. On enterre, on encastre. C'est pas moi qui le dit, c'est eux : "on a voulu enterrer au maximum". C'est pourquoi, je pense qu'il y a eu une incompréhension de l'architecte par rapport à la question que posait un citoyen quant à la profondeur : on ira au maximum, a-t-il répondu, pour le niveau le plus bas, à 6m du sol actuel. C'est juste impossible. Le terrain de rugby est en effet déjà décaissé de 4 mètres par rapport à l'actuel (donc adieu le joli talus des moutons); Il y a, sous le terrain, un parking susceptible d'accueillir des cars : au moins 3 m. Et, sous le parking, le niveau R-2 accueille le bowling. A moins de jouer à plat ventre je vois pas comment faire! 6 mètres sous le niveau rue de Meudon peut-être... Soit 10 mètres sous l'actuel stade. Peu importe en fait : le barrage de béton souterrain empêchera bien les eaux de s'écouler. Et comme au niveau de la rue Duffaut, au droit de la rue de Meudon, elles ne sont qu'à 3 m sous la surface...
Trompe l’œil donc sur le côté vert. Vert c'est la couleur qui recouvrira le béton, pas celle d'un projet écologique. Mais en même temps les archis font pas ce qu'ils veulent! On ne leur a jamais demandé un truc HQE ou éco responsable ou autonome en énergie...
Pour le reste un resto panoramique pas panoramique, un commerce de sport, un bowling 12 pistes... Bref, la récréation pour les riches. Là encore, ce n'est pas moi qui le dit. Alors qu'on lui posait la question des nuisances liées à ces activités, le maire a répondu que, vu le prix d'une partie de bowling, "rassurez-vous, il n'y aura pas de racaille"! Stupéfiant : on est chez les bourgeois ici M'sieur-Dames! Quand au restaurant, il a assuré qu'on aurait du "haut de gamme". Ouf, me voilà rassuré! Le maire a aussi détaillé tous les parkings qu'il allait faire mais là, j'avoue, j'ai pas suivi le détail. C'est simple : partout, il en met partout! Le roi de la bagnole comme diraient certains...
Trompe l’œil aussi, les JO. On l'a déjà dit, mais on le répète : non, des athlètes qui veulent briller sur les distances extérieures, n'iront pas prendre leurs marques en intérieur sur des repères et des angles de virage différents. Sauf s'ils veulent perdre... C'est aussi une certaine idée du sport qui nous sépare : entre le sport des loisirs qui entretient le corps et l'âme ou le sport de haut niveau qui entraîne la compète et la dope!
Reste la question du coût: 50 millions. M. le maire nous a dit : "pour une ville comme Clamart c'est tout à fait faisable! C'est comme 4 écoles..." Et bien qu'on fasse 4 écoles! Ou qu'on paie des animateurs sociaux, qu'on rénove le Centre du Pavé Blanc, la maison de quartier lambda, qu'on fasse des crèches, qu'on remette des humains en face d'autres humains là où on en a besoin, qu'on nettoie les rues, qu'on ... !
Hunebelle méritait entre 1 et 8 millions de travaux selon les besoins de rénovation : une piste d'athlé, des tribunes, un club house pourquoi pas? - refaire les tennis... A Boulogne, on a refait le complexe sportif Le Gallo pour 75 millions! Mais Boulogne c'est plus de 100 000 habitants et l'ACBB un club d'une autre envergure que le CSM... Et ça mérite pas ça! Folie des grandeurs...

jeudi 5 avril 2018

Faux nez!

Les premières images (de synthèse) du projet Hunebelle. L'intégration du projet dans le site vert est un leurre. Il s'agit bien d'un bloc de béton de 20 m de profondeur maquillé "nature". Les problèmes écologiques (écoulement d'eau souterrains) sont réels et la commercialisation du lieu est en marche. Le coût estimé : 41 millions! Se battre et refuser!