dimanche 7 février 2010

Lettre ouverte à Didier Codorniou et aux militants socialistes du Languedoc

Cher Didier Codorniou, cher "Petit Prince",
mon admiration pour le rugbyman que tu as été n'a d'égale celle que j'ai pour Jaurès.
Un jour battu, en 1899, Jaurès refusa d'être "rattrapé" au second tour en changeant de circonscription, comme le mode de scrutin l'y autorisait. Il faisait de la morale et de son rapport à l'électorat un principe premier.
Je ne mesure pas toute la sympathie que suscite Frêche et toute la connaissance du terrain qu'il a en Languedoc Roussillon.
Par contre, je connais le sens des mots : un militant socialiste ne peut (je ne dis pas ne "devrait pas" je dis ne peut...) sans honte, ni sans se renier, dire que les harkis sont des sous hommes. Il n'y a pas de sous hommes et il n'y pas de contexte qui tienne pour ce type de phrase.
Un militant socialiste ne peut dire d'une équipe de France qu'elle est composée de trop de noirs de peau. C'est faire honte à la France avant même que d'être un sacré connard. Ou alors, en tant que normand, dirais-je qu'il y a trop de languedocien dans mon pays? Dire cela c'est allumer le feu aux 4 coins des cités qui composent notre beau pays. C'est oublier qu'on peut être Français et s'appeler Georges, Hamdi , Soria, Bernadette ou. .. Didier.
U militant socialiste ne peut dire d'un camarade que sa tronche n'est pas catholique en sachant que ce camarade est issu d'une famille de confession Juive. Ce type d'amalgame nauséabond est réservé à la droite nauséabonde. Et me faites pas le coup du peuple contre les élites du 6è. Aujourd'hui, chers camarades, le peuple est banlieusard et urbain à 80 %. Les voix des viticulteurs en colère méritent-elles ces propos nauséeux? Si oui, l'UMP est là, prête à vous accueillir. Le FN vous tend les bras. Je sais que tu ne partages pas les valeurs de ces partis et que tu oeuvres pour un réel socialisme. Cela t'oblige à désavouer les propos tenus par Frêche. Un socialiste, fut-il du Sud Languedoc, ne saurait les approuver.
Le socialisme c'est l'humanisme, l'internationalisme, la solidarité.
Cher Didier, je ne te demande pas de rallier telle ou telle injonction venue de Solférino. Je te demande, en tant que socialiste, de répudier la "Frêche attitude" qui déshonore le mot socialisme lorsqu'on l'y associe.
Amitiés socialistes
Hubert Duval (Militant)