mardi 19 mai 2015

Lettre ouverte au Commissaire à l'enquête publique sur le projet gare.

Monsieur le Commissaire, Le déclassement prévu par Monsieur le Maire de Clamart de la place de la gare m’apparaît comme une aberration dont le but est parfaitement contraire à l’intérêt général et au bien public et strictement dirigé dans la satisfaction d’intérêts privés immobiliers. Je m’explique : Où réside l’intérêt général à l’heure où dans le cadre du Grand Paris, une nouvelle gare va s’implanter sur le site en lien avec les communes limitrophes ? Pour moi, il va de soi que l’édification d’un réel espace urbain cohérent avec la gare comme élément identitaire et structurant du quartier est prioritaire. Cet objectif d’une place de la gare ouverte sur … la gare… (devoir même l’énoncer semble absurde !) est même le principe urbanistique premier qui devrait guider les concepteurs d’un nouveau quartier. Telle qu’elle était configurée avant l’entreprise de destruction de Monsieur le Maire, la place de la gare permettait, via des modifications substantielles, d’envisager une articulation autour d’une gare lieu de vie, point de centralité d’un quartier redynamisé. Cet espace public, au-delà de toute considération politique partisane est un moteur de la vie, de l’activité, une nécessité d’aménagement. Au lieu de quoi, à quoi assiste-t-on ? Nous observons la privatisation d’un territoire public dans le seul but de remplir les caisses communales et les poches de promoteurs qui se frottent les mains à la vue d’un cadeau par eux alors inespéré…. C’est le versant financier de l’affaire. Urbanistiquement, le projet apparaît comme éminemment rétrograde et contradictoire avec les objectifs affichés d’une gare comme « pôle structurant ». Rétrograde car architecturalement réactionnaire mais c’est un détail de goût sur lequel il n’y a pas lieu de s’attarder ici. Rétrograde aussi car à l’opposé des réflexions actuelles sur la ville, lieu d’un « habiter » qui appartient à tous les pratiquant de l’espace urbain, fussent-ils de passage... Contradictoire car le projet d’édifier un immeuble privé en lieu et place d’un espace public ouvert, a pour conséquence de fermer la ville à sa gare, à ses voisines, à la vie qui la relie in fine à la capitale. Alors même que partout on cherche à décloisonner Paris et sa banlieue, à créer du lien urbain et social, Clamart se retranche derrière une résidence privée. Le pôle structurant de Clamart est relégué dans un au-delà non défini. De la gare, alors qu’il est arrivé à Clamart, le voyageur se rend compte que Clamart n’est pas encore là… Le fonctionnement interne d’un tel espace est gravement handicapé avant même que de naître : quelle articulation entre commerces et gare, entre transports et riverains, entre riverains et espace public ? Du point de vue écologique, on doit dénoncer l’abattage de marronniers sains à l’heure où l’exigence d’une ville verte est partout rappelée… Il n’est pas trop tard pour faire machine arrière et reconsidérer un projet anti écologique, aberrant urbanistiquement et antisocial. Pour toutes ces raisons, je vous demande Monsieur le Commissaire de répondre à l’attente de nombreux Clamartois opposés à ce projet et d’émettre un avis négatif au déclassement de la place de la gare. Hubert Duval