Toutefois, je demeure extrêmement partagé et sceptique sur le sens profond de cette visite et, si je ne souhaite pas spéculer sur les arrières-pensées électoralistes qui sont le lot de tous en période électorale, je désire simplement apporter une analyse.
Étonnement principal lié au fond des choses : M. Berger n'a-t-il pas soutenu la politique sarkozyste qui a consisté à massacrer l'EN en taillant dans les effectifs à coup de haches (+ de 60000 suppressions de postes tout de même!)? On ne l'a pas entendu à ce moment là... Les conséquences se payent encore aujourd'hui même si, comme dit précédemment, l’hémorragie est stoppée.
On ne peut que s'étonner de l'incohérence qui consisterait à réclamer pour soi (entendez Clamart) plus de moyens et, pour le pays, moins de profs... Cette contradiction révèle, au choix, l'inconséquence d'une réflexion à courte vue, l'incompétence liée à l'impossibilité de passer de la micro à la macropolitique ou un choix assumé de défendre sur un territoire des privilèges particuliers. Que des mauvaises raisons en somme.
L'inconséquence majeure c'est d'avoir soutenu une politique particulièrement injuste durant des années et de se rendre compte plus tard et quand c'est opportun, des dégâts qu'elle a causé et cause encore.
Soyons clairs :
Je cite ici des chiffres de source syndicale et ministérielle concernant les académies Paris Créteil Versailles : Les créations d’emplois cette année(+100) comme l’an dernier (+400) sont notoirement insuffisantes pour compenser la hausse des effectifs et les suppressions massives depuis 2007 ( -2521).
La quasi-totalité des 100 emplois ne servent pas dans la réalité
à compenser la hausse démographique mais à financer les conséquences du
rétablissement de l’enseignement en histoire-géographie en Terminale S
(50 emplois), l’informatique en CPGE (20 emplois) et la décharge dans
les établissements retenus par le Ministère au titre du cœur de cible de
l’Éducation prioritaire (24 emplois). Au final, il ne reste que 6 emplois pour compenser la hausse de 3037 élèves, soit 1 emploi pour 500 élèves !
La situation actuelle, loin d'être de la seule responsabilité du seul gouvernement de MM Hollande-Ayrault , est l'héritière d'une décennie de casse du Service Public d'Education Nationale et en particulier sous la présidence de M. Sarkozy. Si c’est cette idée que M. Berger veut bien défendre par sa présence (courte il est vrai), alors il est d'accord avec nous. Sinon...il est en contradiction avec lui-même, me semble-t-il.
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