dimanche 2 février 2014

Rythmes scolaires

La question des rythmes scolaires est au cœur de la campagne des Municipales en lien avec les préoccupations nationales. La liste Clamart Citoyenne a publié, ce week-end, un tract exprimant ses propres positions. Après explications de textes nourries, -c'est cela aussi la démocratie participative et critique-,  je peux dire que je partage sur le fond les positions de cette liste quand aux objectifs d'une réforme éducative, même si, sur la forme, je suis plus circonspect. Je pense qu'il est tout de même nécessaire de revenir sur les faits :
La décision de faire passer la semaine d'école des enfants à 4 jours est une décision sarkozyste, quasi présidentielle, à une période où le Président de la République pensait pouvoir établir les programmes scolaires lui-même (sur ce dernier point, rappelez vous les polémiques sur les programmes d'histoire). Cette décision que la gauche avait combattue, il était logique qu'elle s'en saisisse une fois arrivée au pouvoir.
Le passage à 4 jours a  en effet condamné nombre d'activités éducatives autres que le fameux trio des apprentissages fondamentaux chers à certains : "lire - compter - écrire" dans l'ordre que vous voudrez, on s'en tape! Exit donc les apprentissages artistiques, sportifs, civiques, créatifs au profit du-dit trio. Faute de temps. Résultat : une journée d'école où l'apprentissage ressemble à du gavage. Je ne critique pas ici les enseignants qui ont fait ce qu'ils ont pu avec ce qu'ils avaient comme moyens et injonctions.
Cette politique fut menée en parallèle avec une restrictions drastiques des moyens humains et financiers, surtout envers  les dispositifs d'aides aux défavorisés, comme le sont les RASED notamment. C'était une simple mesure d'économie budgétaire participant de la prétendue réforme des politiques publiques (RGPP), c'est à dire,  dans le texte, la casse programmée des services publics.
Le retour aux 9 demi journées est censé rétablir un certain nombre d'activités bizarrement nommées "périscolaires". Comme si le scolaire était forcément la contrainte et le non-scolaire la respiration... Passons...
Le problème des conditions de ce retour aux 4 journées et demi c'est qu'il se fait à moyens nationaux constants  faisant porter la charge de l'organisation nouvelle aux municipalités.  Ce que dénonce la droite avec une mauvaise foi effarante de la part des responsables d'une telle situation initiale! Le constat après deux ans de pouvoir de Hollande et Peillon, c'est qu'ils sont globalement sur la ligne précédente en ce qui concerne les moyens et la philosophie générale,  malgré l'arrêt des suppressions de postes. De tout cela, et de l'éducation en général, j'avais déjà abondamment parlé en son temps : voir sur le site lamouetterouge.blogspot.fr (année 2010 ou encore page "éducation") ou sur le vieux site lamouetterouge.fr (dans les archives...) et chercher.... Ou plutôt, laissez tomber je vous ferai une compil' un de ces jours. Mais bref, c'est anti PISA et compagnie!

Pour ma part, j'aurai préféré que Clamart Citoyenne rappelle cette situation au lieu de concentrer le constat sur les problèmes rencontrés dans les écoles clamartoises et sur la concertation " à marche forcée". Or, même si elle peut paraître insuffisante et biaisée, la concertation menée a néanmoins eu lieu dans cette ville. Je ne décerne pas un satisfecit béat par ce texte.
J'aimerais bien savoir, comme tout le monde, ce que seront les NAP, avec qui ils auront lieu etc. Je constate avec effarement que Peillon a autorisé le recrutement par les municipalités de n'importe qui sans aucune garantie de formation. Je constate comme tout un chacun que réussir les NAP, c'est dégager des moyens financiers et humains. C'était au gouvernement de prévoir le recrutement de professeurs de formations artistiques ou sportives et non aux communes de jongler avec leur assos et étudiants. De ce point de vue, comme beaucoup, je ne suis pas rassuré. Mais j'aurais plus envie de taper sur Sarkozy, Hollande et consorts que sur Kaltenbach et Ramognino en l'occurrence. Tiens au fait il dit quoi Berger là-dessus? :

1/ Il dit que ce sont les associations qui auront pour tâche de remplir ces activités. C'est à mon sens totalement aberrant et participe à une dérive bien connue qui menace réellement l'école publique aujourd'hui, la délégation de service. Si ses mentors politiques n'avaient pas détruit l'école on n'en serait pas là!

 2/ Remise en cause du caractère périodique de ces activités : le but ? Que les gens puissent partir en WE. C'est ça le rythme de l'enfant???
Je cite : " Si le scénario retenu pour les écoles élémentaires (1h30 deux fois par semaine) ne donnait pas satisfaction, nous proposerons la mise en place de ces activités le vendredi après-midi sur un créneau unique de 3h, de 15h à 18h. Cette solution, mise en place à Rueil-Malmaison par exemple, permet de faciliter les départs en week-end, représente une solution économique pour la municipalité et permet aux associations de retrouver un créneau complet de 3H le vendredi qui compense celui qu’elles ont perdu le mercredi matin." Encore un programme de classe. Qui part en WE monsieur Berger?

Pour ma part je considère qu'il est urgent de redonner aux écoles les moyens de remplir toute leur mission en réduisant les effectifs, en vaquant le mercredi et en bossant le samedi matin. Et tant pis (restons polis) pour ceux qui partent en week-end!

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