C'est vraiment la question qui se pose, après l'exposition du 15 au 25 septembre des "amis de Clamart" intitulée "Clamart en personnes," en fait une galerie de portraits de clamartois célèbres. Au premier abord, une manifestation bon enfant et récréative, l'occasion d'une première prise de contact avec l'histoire locale pour certains, et pour d'autres de faire le plein d'anecdotes pour ébahir les amis de passage. Cependant, ne nous trompons pas, l'histoire d'une ville, est un enjeu politique important. Et cette exposition programmée par l'adjoint à la culture, au tourisme et au patrimoine, met en avant une série de personnes politiques, artistiques ou médiatiques pour
en faire les symboles de la ville. Ce faisant, et c'est là où réside toute la manœuvre, elle exclut des pans entiers de l'histoire toute une population dont elle organise l'oubli et l'invisibilité et fait ainsi, en cette période de campagne présidentielle plaisir à un certain électorat. Rien sur le radical Ferdinand Picquart, le premier maire de gauche de la troisième république, qui, en 1905, se battit pour l'école laïque et l'aménagement des lotissements du haut. Rien sur Ernest de St Etienne, l'ouvrier communiste, maire durant le Front populaire, qui vint en aide aux chômeurs et nécessiteux. Par contre, les deux maires bonapartistes sont bien présents: Jean-Pierre Corby nommé en 1800 par le consul Bonaparte et Jules Hunebelle nommé en1856 par le neveu Louis Napoléon Bonaparte.
De plus, ce type d'exposition jette dans l'invisibilité, toute une série de personnes et de faits qui pourtant ont participé à l'histoire de la ville. Comment construire une identité qui unit toute notre communauté dans sa diversité, si l'on exclut de son histoire les luttes et les drames des lavandières et des carriers et la disette de dizaines d'ouvriers agricoles qui en 1793-94, n'avait plus de pain et de vin, victimes des accapareurs?
C.O
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