samedi 16 janvier 2016
verdict de Bobigny : attention danger!
Le verdict de Bobigny est rendu. Le policier qui a abattu un braqueur en cavale d'une balle dans le dos est acquitté. Les jurés ont estimé qu'il avait agi par légitime défense. Je ne suis pas dans la peau d'un flic, ni dans celle d'un braqueur et n'ai jamais eu à juger en tant que juré d'Assises. Cela ne m'interdit pas d'avoir une opinion. Et elle est la suivante : ce verdict est dangereux.
Revenons aux faits : l'enquête a prouvé que lors de l'interpellation qui a mal tourné, le policier a atteint le fuyard d'une balle dans le dos. L'enquête a également prouvé que le collègue de l'accusé à sciemment menti pour couvrir ce dernier. Les relevés balistiques sont contradictoires avec les propos des policiers. Tout tend à montrer que l'accusé a certainement perdu le contrôle de lui-même et a mal apprécié la situation. En tous cas, il est établi et le jury l'a confirmé qu'il y a "violences volontaires ayant entrainé la mort". L'accusé est donc coupable et reconnu comme tel. La sentence d'acquittement est rendue néanmoins. L'absence de condamnation dans le cas présent est dangereuse : elle ne peut qu'inciter les policiers à tirer et à mentir ou à maquiller les faits. Dans le climat actuel où le gouvernement souhaite faciliter l'usage ds armes par les forces de l'ordre, on peut craindre le pire. Socialement et politiquement, cette mesure est dangereuse. Comment ne pas voir, qu'à nouveau, des citoyens français vont se sentir, à tort ou à raison, victimes de deux poids-deux mesures? Il faut que le parquet qui avait des réquisitions très sévères, fasse appel de cette décision. J'ose espérer qu'il le fera pour montrer que l'état impartial est cohérent avec lui-même;, avec l'état de droit tout simplement. Condamner ce n'est pas nécessairement tuer socialement quelqu'un : on peut même condamner et prononcer la non application de la peine. Mais la condamnation dans cette affaire est nécessaire : moralement pour les victimes, la famille du défunt; pour le coupable qui doit pouvoir aussi voir ses erreurs et construire un autre comportement professionnel. Socialement pour qu'enfin de tous quartiers, de toute condition, de toute origine, l'on puisse se sentir intégré dans une république qui se veut indivisible... Tous, au même titre. Politiquement, car enfin, en ce moment,la ligne gouvernementale c'est plutôt "Marine le veut, Sarko en rêve, Hollande le fait" que "moi Président..."! S'il reste un peu de conscience populaire chez ces gens-là, que l'appel soit prompt!
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