Ne pas se méprendre.
Ce billet ne traite pas du cas précis des 3 expropriations prévues sur l'ilôt Percy sujet dont il a déjà été traité ici. Il évoque l'expropriation en général. Concernant les expropriations prévues dans le quartier d'Arménie, le dossier présenté par les "Clamartiens" et leur argumentation semble de bon sens. Ma méconnaissance du projet complet et du dossier dans ses détails ne m'en fera pas dire davantage.
L'expropriation est un sujet sensible aujourd'hui dans notre ville puisque la méthode est envisagée et assumée.
En soi, l'expropriation est légitime lorsque le bien public ou intérêt général l'exige absolument. Lorsque l'intérêt privé fait obstacle à l'amélioration du bien collectif, l'utilisation de cette extrémité peut, et à titre personnel je dirai même doit, être envisagée. Il ne s'agit pas d'exproprier à tour de bras, ni de méconnaître les conséquences douloureuses qu'elle peut entraîner.
Parmi les dommages collatéraux de l'expropriation certains sont réparables : l'exproprié doit évidemment, me semble-t-il, recevoir une compensation à hauteur du bien perdu. Certains aspects (par exemple affectifs) ne seront jamais ni mesurés réellement et donc pas compensés à hauteur d'une valeur objective. C'est pour ces raisons que l'expropriation ne peut être que d'un usage rare.
Toutefois, avant de pousser des hauts cris devant l'expropriation par la collectivité, élue par nos soins, certains, à droite, devraient bien mesurer s'il n'y a pas dans nos villes des expropriations de fait par le marché, hors du champ démocratique.
Combien sommes-nous à ne pouvoir en aucun cas devenir un jour propriétaire là où nous souhaitons vivre?
Combien sommes-nous à ne plus pouvoir envisager même de déménager dans le parc locatif en raison des loyers prohibitifs que le marché génère?
A devoir, pour nous agrandir quitter non seulement la ville mais aussi à s'en éloigner vraiment?
Notre ville est victime de sa situation géographique. Proximité de Paris, des espaces verts, des infrastructures essentielles de transport. Elle est aussi victime d'une histoire qui a longtemps été celle d'une ségrégation spatiale.
Aujourd'hui l'enjeu urbain à Clamart est celui de la création ou non d'un double ghetto : celui d'une population aux biens immobiliers à valeur déraisonnablement élevée en bas. Celui des quartiers populaires en haut. Toute lutte contre cette ségrégation est à mes yeux positive. L'objectif de mixité sociale ne doit pas seulement s'appliquer au regard des chiffres de la loi SRU mais aussi au regard de la géographie effective des quartiers. De ce point de vue, le travail effectué depuis 8 ans mérite à mon sens d'être valorisé tant dans le haut Clamart que dans la bas.
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