La mouette survole la rue Jean Jaurès vendredi à 11h. Une femme voilée d'une soixantaine d'années s'apprête à entrer dans un magasin. Un homme aux cheveux blancs en sort et la bouscule. Quelques mots sont échangés, trop bas pour l'ouie de la mouette, mais soudain, l'homme dit à la femme d'une voix très forte : "retourne dans ton pays". De loin un autre homme a entendu ça. Il hésite à poursuivre l'homme pour le menacer d'une plainte pour injure raciste puis il choisit plutot de rattraper la femme pour l'assurer de son soutien et lui "remonter le moral". La mouette se pose sur son épaule pour bien entendre la conversation. Ne sachant pas vraiment quoi dire, l'homme s'excuse. La femme lui dit qu'il n'a pas à s'excuser, n'étant, lui-même, pas responsable de cette situation. L'homme choisit mieux ses mots et déclare qu'il a honte du comportement de ce type de gens, "bon français", et très racistes. La femme approuve cette honte qu'elle partage aussi étant elle-même en France depuis plus de 40 ans. Après une brève discussion, l'homme et la femme conviennent qu'une marque de soutien souriante et bienveillante permet de contrebalancer (un peu au moins) la bêtise et le danger des propos racistes qui se répandent de plus en plus. La mouette peut reprendre son vol, pas trop près du stade quand même car la fumée noire du goudron salit ses belles plumes blanches.
mardi 20 mai 2025
lundi 12 mai 2025
AU feu
Nouvel incendie, le deuxième en quelques semaines sur le chantier Hunebelle. Il faut espérer qu'il n'y a pas de victimes... pas le temps à la polémique, mais il faudra bien qu'on sache ce qu'il se passe sur ce site!
jeudi 8 mai 2025
Discours de la honte...
8 mai 2025. Commémoration de l'armistice et de la capitulation de l'Allemagne nazie, Clamart, aux alentours de 10h45. Après les paroles lues par des enfants des écoles, après le discours tout à fait digne du maire de clamart, le député de la 12e circo des Hauts de Seine, transforme le cimetière et le parterre du monument en mort en tribune électorale. Confondant ce lieu avec l'estrade de la salle des fêtes du Plessis Robinson, il se lance dans un discours mal préparé et délirant. Passons sur la pauvreté syntaxique et langagière de l'orateur. "Une victoire énorme car les enjeux étaient énormes" (moi un élève de 3e écrit ça , je lui mets 0).
Apprès ces considérations bâclées sur le sens du 8 mai 1945, voilà le député Berger qui se lance dans une attaque politicarde en règle contre LFI, qui est accusée sans être nommée, le courage a ses limites, d'être un parti "ouvertement antisémite", "soutien du Hamas". Il dénonce la dette de la France à cause de l'état providence devenu, je cite " un état junkie, addict à la dépense sociale". Ces propos électoralistes n'ont rigoureusement aucune place dans une commémoration du 8 mai. Berger s'illustre aujourd'hui par son impudence et l'indignité de ses propos, cherchant à diviser la population, dont les opinions politiques sont légitimement diverses en démocratie, au lieu de clamer ce qui peut rassembler les Français, et les autres peuples d'ailleurs. Dénonçant sans la nommer LFI, il se garde bien de tancer les valeurs du RN dont il est idéologiquement proche et dont les idées rances ont conduit à la lâcheté vichyste, à la montée au pouvoir des fascistes en France, aboutissant à la déportation de 75 000 Juifs pendant la guerre faut-il le rappeler...
Un vrai discours de la honte!
Devant l'hôtel de ville, les enfants de Clamart rappelaient les mots de Brossolette : "Ce qu’ils étaient hier, ils ne se le demandent point l’un à l’autre. Sous la croix de Lorraine, le socialiste d’hier ne demande pas au camarade qui tombe s’il était hier Croix-de-Feu. Dans l’argile fraternelle du terroir, d’Estienne d’Orves et Péri ne se demandent point si l’un était hier royaliste et l’autre communiste. Compagnons de la même Libération, le père Savey ne demande pas au lieutenant Dreyfus quel Dieu ont invoqué ses pères. " (18 juin 1943).
Mais le député Berger, déjà parti, n'était plus là pour les écouter. C'est dommage, il aurait eu une bonne leçon d'histoire... Ah, la politique...