L'immonde tract balancé par Pemezec, maire du Plessis-Robinson, soutien et ami de Berger, révèle bien l'ambiance délétère de la campagne électorale et la situation dramatique dans laquelle nous nous trouvons. Entre autre accusations, le candidat socialiste, pur produit de la méritocratie républicaine, se voit accusé d'être candidat de "l'Anti France" (sic). Les années Trente sont là et leurs relents fascistes aussi. Tout de même, quel retour en arrière... Et le camp macroniste ne doit pas se dissimuler au moment d'endosser les responsabilités de ce climat. Car c'est bien Macron qui, il y a quelques semaines encore (le 28 mai pour être précis), parlait de "vent mauvais". Cette expression pétainiste employée dans un très célèbre discours du 12 août 1941 ne doit rien au hasard. L'employer c'est employer les mots du Maréchal qui voit la France se défier de lui, et pour cause! C'est extraordinaire que Macron ait pu croire qu'il allait pouvoir retourner cette expression alors qu'elle ne fait que le remettre dans le costume de ce qu'il croit dénoncer. D'ailleurs, quelques jours avant, l'éditorialiste populiste payé par Bolloré pour mettre l'extrême droite au pouvoir, j'ai nommé Pascal Praud, employait lui aussi cette expression pour dénoncer Jean Luc Mélenchon : là il se montrait parfaitement maréchaliste.
Pour revenir à notre circonscription, que les macronistes soutiennent un candidat tel que Berger pose un problème de positionnement majeur. Berger n'a jamais caché sa proximité avec Pemezec, son ancien mentor au Plessis. Il défend des positions très Ciotti-compatibles sur l'avortement, comme le montre sa blague plus que douteuse au conseil régional d'Île de France, sur les fichés S, sur l'armement des polices municipales dont il est le fervent supporter. Qu'il soit maintenant soutenu avec des thèses et des termes tels qu'employés récemment dans ces tracts de soutien, pose tout de même problème à ses alliés. On ne peut jouer aux candides et aux naïfs toute sa vie. Démarquez vous et retirez-vous chers "amis" macronards, car certaines idées sont nocives et vont vous rester collées aux basques. Que certains soutiens de Berger soient issus des rangs du Parti Socialiste renvoie directement leur positionnement à celui de Marcel Déat (ordure qui de la SFIO glissa progressivement vers le national socialisme et continua d'être néo nazi après guerre).
Quel renversement tout de même qu'un jeune président de la République, qui se vantait d'en finir avec le "vieux monde", en viennent à soutenir finalement le fascisme presqu'ouvertement en tapant sur l'alliance de gauche, et la réduise caricaturalement à ses membres les plus extrémistes qui ne composent qu'un électorat ultra minoritaire. Réduire à la caricature -et que à la caricature- est l'arme des faibles. Le problème c'est qu'aujourd'hui, c'est 1940 qui revient.
Réveillez-vous! le danger est bien là et ce n'est pas n'en déplaise aux grincheux, le wokisme ou je ne sais quel mouvement culturel d'ultra gauche. C'est bel et bien l'extrême droite et son idéologie nationaliste, réactionnaire, raciste, antilibérale - au sens des libertés publiques- et ultime paradoxe, finalement ultra libérale au sens économique.
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