mardi 7 juin 2016

Km un, concertation zéro.

Samedi dernier, 4 juin, le chantier du super métro Grand Paris Express était lancé en fanfare (au sens propre) avec village d'animations, défilé polycommunal, invités de standing et tutti quanti. On pourrait rediscuter des heures sur l'opportunité ou non de ce projet gigantesque (le plus important d'Europe dixunt ses fans, coût estimé 30 milliards), sur les méthodes employées tant dans la définition du tracé que sur le financement (un projet payé en amont par l'impôt...)A ce stade, ce n'est pas ce qui m'intéresse. Au bénéfice temps-relations urbaines que représente ce projet, incontestable, j'opposerai néanmoins l'idée suivante : plus on élargit et facilite les communications, plus le rayonnement s'élargit et l'aire urbaine aussi. On ne fait pas que faciliter les communications : on renforce encore davantage l'hyper centre que constitue l'aire urbaine de Paris, seule aire urbaine majeure en Île de France (les 3 autres aires urbaines sont si éloignées et si réduites qu'elles en sont insignifiantes ...).
(ici carte des aires urbaines en Ile de France) Cette manifestation qui se voulait populaire mais dont la cohabitation VIP - peuple était soigneusement cadenassée (en gros la population eût le droit d'accéder au village quand les "huiles" en étaient parties) fut l'occasion pour certains de gentiment bousculer le discours consensuel. D'abord par la présence dans la parade clamartoise d'une bande d'hurluberlus motivés, aussi nombreux que les soutiens des élus, pour distribuer tracts et autocollants fustigeant certaines pratiques du pouvoir local. Puis, à l'arrivée, par le déploiement d'une banderole signée des différents collectifs qui fleurissent dans notre ville, place de la gare, sous les yeux (cochez votre choix) tantôt ébahis, indifférents, amusés, goguenards ou mécontents de la foule. (Toutes ces réactions furent observés par moi, j'en témoigne.)
Signalons aussi la discrète et sympathique présence, à leurs côtés, de militants "Nuit Debout", venus parfois de loin faire la fête avec Valls; mais lui avait finalement renoncé à venir... Certains y voient un lien de cause à effet... Ah, les mauvais esprits! Faut dire que Le Parisien ayant annoncé leur présence, c'était peut-être dissuasif. Du coup, c'est dans une ambiance bon enfant que fut brièvement scandée le slogan "Retrait retrait de la loi Travail!" Nous noterons l'immense esprit de responsabilité de ces militants qui n'entreprirent rien de violent. Peut-être parce qu'il n'y a pas de volonté de violence a priori dans l'acte de contester. Mais alors que contestaient-ils tous ces gens venus de milieux si différents malgré leur faible nombre? L'absence de concertation dans l'élaboration des projets urbains, une conception limitée de la démocratie (en gros la démocratie c'est tous les 5 ou 6 ans lors des élections), le décalage entre les projets grandioses et coûteux et les besoins réels des habitants. En particulier à Clamart. En particulier sur 4 dossiers : - la vente honteuse de la place de la gare, désaffectée de force, déclassée par une procédure légale mais tellement illégitime. - le projet scandaleusement dispendieux de destruction de la résidence des 3F, après une rénovation de 40 millions d'euros dans les dernières années. - le projet ex piscine, si éloigné des voeux des habitants. - le pharaonique et dangereux projet Hunebelle, 20 mètres de creusement en sous-sol, 4 niveaux souterrains, des équipements hors de propos et un site sacrifié au prétexte d'une vision élitiste et mercantile du loisir sportif.
Rien contre le métro donc; beaucoup contre ces manières de faire, ces dépenses somptuaires inutiles et l'exploitation qu'en font certaines communes, Clamart en premier lieu.

1 commentaire:

  1. Ah, Hubert, mais la démocratie, c'est dans les livres ou dans les cours de propagande d'éducation civique...
    Mais si même à l’échelon locale, il n'y a pas de démocratie, alors à l'échelle nationale...
    On a l'illusion de la démocratie avec des bouts de papiers et une boite, ce n'est déjà pas si mal, non ?

    Ouais, Rousseau avait raison....

    Sébastien

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